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Abbas Attar : Le Photographe qui a Immortalisé les Révolutions

Mis à jour le 01/10/2024 | Publié le 01/10/2024

Abbas Attar, le regard de la révolution

Vous savez, il y a des photographes qui ne se contentent pas de capturer une image. Ils saisissent l’essence d’une époque, d’un mouvement, d’une révolte. Abbas Attar, photographe franco-iranien de l’agence Magnum, est l’un d’eux. Né en 1944, il a dédié sa vie à photographier les révolutions, les conflits, et plus tard, les religions.

Le monde a changé sous son objectif. Chaque cliché est un morceau d’histoire gravé dans le noir et blanc, comme une fenêtre ouverte sur la vérité brute. Alors, qu’est-ce qui rend Abbas si unique dans l’univers de la photographie ?

Pourquoi ses œuvres continuent-elles de fasciner, même après sa mort en 2018 ? Dans cet article, on plonge dans l’univers visuel et humain d’un artiste qui a fait de la photographie un acte de révolte.

Abbas Attar Le Photographe qui a Immortalisé les Révolutions

Abbas Attar Le Photographe qui a Immortalisé les Révolutions

 

I. Les débuts d’Abbas Attar : entre Iran et France

1.1 L’enfance en Iran et les premières influences

Né en Iran en 1944, Abbas est témoin très jeune des bouleversements politiques qui agitent son pays. C’est dans ce contexte qu’il développe son intérêt pour la politique et les révolutions, qui deviendront plus tard des thèmes centraux dans son travail de photographe.

  • Une enfance marquée par l’instabilité politique : Abbas grandit en observant les tensions croissantes entre les différentes factions politiques et religieuses en Iran. Cette observation silencieuse lui donne un regard unique, une capacité à saisir l’âme des luttes qu’il photographiera plus tard.
  • Un départ vers la France : À 18 ans, Abbas quitte l’Iran pour la France afin de poursuivre ses études. C’est à Paris qu’il découvre la photographie, une révélation qui changera sa vie. La photographie devient pour lui un moyen de documenter les réalités sociales et politiques de son époque.

Abbas Attar Le Photographe qui a Immortalisé les Révolutions

1.2 Les premiers pas dans le photojournalisme

Abbas commence sa carrière de photojournaliste dans les années 1970. Très vite, il se spécialise dans la couverture des conflits et des révolutions à travers le monde.

  • Les débuts à l’international : Il couvre les conflits au Biafra, au Vietnam, et au Bangladesh. Ses reportages ne se contentent pas de documenter l’horreur de la guerre, mais cherchent à révéler les mécanismes complexes du pouvoir et de la résistance.
  • Un style en noir et blanc : Abbas choisit de travailler presque exclusivement en noir et blanc, une décision qui reflète sa vision du monde. Pour lui, le noir et blanc est le meilleur moyen de capter l’intensité des moments historiques et des émotions humaines. Ce style deviendra sa signature.

II. L’œil du révolutionnaire : la photographie d’Abbas dans les révoltes mondiales

2.1 La Révolution iranienne de 1979 : son œuvre phare

S’il y a bien un événement qui a marqué la carrière d’Abbas, c’est sans doute la Révolution iranienne de 1979. Ce soulèvement, qui a abouti à la chute du Shah et à l’établissement de la République islamique, a été immortalisé à travers les images puissantes d’Abbas.

  • Retour aux sources : Après avoir quitté l’Iran, Abbas retourne dans son pays natal en 1978 pour couvrir la révolution. Il photographie les manifestations de masse, les grèves, et les scènes de violence qui caractérisent cette période tumultueuse.
  • Un regard critique : Si Abbas a soutenu la révolution au départ, il se distancie rapidement du régime islamique qui en résulte. Ses photographies témoignent de cette dualité : elles capturent à la fois l’euphorie de la révolution et la désillusion qui s’en est suivie.

 

2.2 Couverture des révolutions en Amérique latine et en Afrique

Abbas ne se contente pas de couvrir les événements en Iran. Il se rend également en Amérique latine et en Afrique, où il documente d’autres révolutions et luttes pour l’indépendance.

  • Le Nicaragua : Il immortalise la rébellion sandiniste contre la dictature de Somoza au Nicaragua. Ses images des combats de rue et des civils armés sont devenues emblématiques du mouvement révolutionnaire de l’époque.
  • L’Afrique du Sud : Abbas documente également la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Ses photographies des manifestations et des brutalités policières témoignent de l’intensité de la lutte pour l’égalité raciale.
  • Des révoltes universelles : À travers ces images, Abbas montre que, malgré les différences culturelles et géographiques, les révolutions ont souvent des racines communes : l’injustice, la répression, et la volonté des peuples de se libérer.

III. La deuxième phase de sa carrière : les religions comme sujet d’exploration

3.1 Une transition vers l’étude des religions

Après des décennies passées à photographier des conflits, Abbas décide de se pencher sur un nouveau sujet : les religions. À partir des années 1980, il commence à s’intéresser à la manière dont les religions influencent la société et la politique.

  • Un regard anthropologique : Abbas ne se contente pas de documenter les pratiques religieuses. Il cherche à comprendre comment la foi façonne les comportements humains et les sociétés. Pour cela, il voyage à travers le monde pour photographier les adeptes de différentes religions : l’islam, le christianisme, le bouddhisme, et bien d’autres.
  • L’ouvrage « Allah O Akbar » : Publié en 1994, ce livre est l’un des travaux les plus marquants de cette période. Abbas y présente une vision critique de l’islam politique, tout en explorant la diversité des pratiques religieuses à travers le monde musulman.

3.2 Les religions à travers l’objectif d’Abbas

Dans ses projets sur les religions, Abbas parvient à capturer à la fois la dévotion, la violence et la tolérance. Ses photos offrent un éclairage nuancé sur le rôle des religions dans les conflits mondiaux et les sociétés contemporaines.

  • Le catholicisme en Amérique latine : Abbas s’intéresse également à la manière dont le catholicisme a façonné l’Amérique latine. Ses photos montrent les rituels religieux, mais aussi les tensions entre l’Église et les gouvernements révolutionnaires.
  • L’hindouisme et le bouddhisme en Asie : Ses voyages en Inde, au Népal et au Sri Lanka lui permettent de documenter les rituels hindous et bouddhistes, ainsi que les conflits interreligieux.

IV. Abbas Attar : un photographe engagé, entre art et militantisme

4.1 Son travail avec l’agence Magnum

En 1981, Abbas rejoint la prestigieuse agence de photographie Magnum, où il continue de travailler jusqu’à sa mort. Magnum lui offre une plateforme internationale pour diffuser son travail, tout en lui permettant de conserver une grande liberté artistique.

  • Une approche humaniste : À travers Magnum, Abbas renforce son engagement pour un photojournalisme éthique et humaniste. Il s’efforce de donner une voix à ceux qui n’en ont pas, tout en gardant une certaine distance critique.

4.2 Un héritage photographique intemporel

Abbas Attar est décédé en 2018, mais son travail continue de vivre à travers ses images. Son héritage photographique est immense, non seulement en termes de quantité, mais surtout en termes d’impact.

  • Un style unique : Son utilisation du noir et blanc, son sens aigu de la composition et son approche critique des événements mondiaux font de lui un photographe unique en son genre.
  • Un témoin de l’histoire : Les photographies d’Abbas ne sont pas seulement des documents historiques ; elles sont des œuvres d’art à part entière, capturant l’essence des luttes humaines pour la liberté, la foi et la justice.

Abbas Attar Le Photographe qui a Immortalisé les Révolutions

Conclusion : Abbas Attar, l’œil du siècle

Le parcours d’Abbas Attar est celui d’un photographe qui a fait de son appareil un véritable instrument de témoignage. Des révolutions en Iran et en Amérique latine aux explorations religieuses dans le monde entier, il a su capturer les moments clés de l’histoire contemporaine avec une sensibilité unique. En cherchant constamment à comprendre les mécanismes du pouvoir et de la foi, Abbas nous a offert des images puissantes et intemporelles. Son œuvre reste un modèle pour ceux qui souhaitent utiliser la photographie non seulement pour documenter le monde, mais pour le questionner et le transformer.

FAQ sur Abbas Attar

1. Qui est Abbas Attar et pourquoi est-il célèbre ?

Abbas Attar, né en 1944 en Iran, est un photographe franco-iranien renommé pour son travail de photojournalisme couvrant des événements historiques majeurs, notamment des révolutions, des conflits politiques, et des religions à travers le monde. Il est surtout connu pour avoir immortalisé des moments marquants comme la Révolution iranienne de 1979 et de nombreux mouvements révolutionnaires en Amérique latine et en Afrique. Abbas a documenté non seulement les événements, mais aussi les émotions, les idéologies et les complexités humaines derrière les luttes. Son travail a été principalement réalisé en noir et blanc, un choix artistique qui renforce la force de ses images.

  • Un regard critique : Abbas se distingue par sa volonté de capturer des moments de tension politique tout en gardant une distance critique. Il n’est pas simplement un photographe de guerre ou de révolte ; c’est un conteur visuel qui cherche à comprendre et à montrer les mécanismes du pouvoir et des révoltes populaires.
  • Magnum Photos : En tant que membre de la prestigieuse agence Magnum, Abbas a eu l’occasion de partager ses œuvres à une échelle internationale, ce qui a contribué à son influence dans le monde de la photographie contemporaine.

2. Quels sont les événements majeurs que Abbas a photographiés ?

Abbas Attar a couvert de nombreux événements mondiaux majeurs au cours de sa carrière. Voici quelques-uns des plus emblématiques :

  • Révolution iranienne (1979) : Abbas a documenté l’un des événements politiques les plus importants du XXe siècle, la chute du Shah d’Iran et la montée en puissance de la République islamique sous l’ayatollah Khomeini. Ses photos montrent les manifestations de masse, les violences, ainsi que les moments de joie et d’espoir. Il a capturé l’euphorie révolutionnaire, mais aussi la désillusion qui a suivi.
  • Rébellion sandiniste au Nicaragua : Il a suivi de près la rébellion sandiniste contre la dictature de Somoza dans les années 1970. Ses images des combattants de la révolution sont devenues des icônes de la lutte pour la libération en Amérique latine.
  • Lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud : Abbas a également couvert la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Il a capturé des moments intenses, tels que les manifestations anti-apartheid et la répression brutale des forces de l’ordre. Son travail dans ce domaine a mis en lumière les abus des droits de l’homme et la résistance du peuple sud-africain.
  • Guerres au Vietnam et au Biafra : Abbas a également couvert des conflits majeurs comme la guerre du Vietnam et la guerre du Biafra. Ses photographies mettent en évidence les horreurs de ces conflits, mais aussi les histoires individuelles de ceux qui les subissent.
  • Exploration des religions : Vers la fin de sa carrière, Abbas a également photographié les pratiques religieuses à travers le monde, notamment dans les pays islamiques, le catholicisme en Amérique latine, et les rituels hindous et bouddhistes en Asie.

3. Pourquoi travaillait-il presque exclusivement en noir et blanc ?

Abbas a choisi de travailler principalement en noir et blanc parce qu’il croyait que ce format permettait de capturer l’essence d’un événement ou d’une personne sans être distrait par la couleur.

  • Élimination des distractions : En enlevant la couleur, Abbas voulait que l’attention du spectateur se concentre sur les éléments les plus importants de la scène : les expressions, les gestes, et la composition. Le noir et blanc donne une profondeur intemporelle aux images et les rend plus universelles.
  • Impact visuel : Le noir et blanc permet d’accentuer le contraste et de jouer avec la lumière et les ombres, des éléments essentiels dans le travail d’Abbas. Que ce soit dans des scènes de conflits ou des rituels religieux, le noir et blanc renforce l’intensité émotionnelle de ses photographies.
  • Une signature artistique : En tant que photographe engagé, Abbas a adopté le noir et blanc comme signature visuelle, un moyen d’ajouter une dimension dramatique et artistique à ses reportages. Ses images, bien que documentaires, sont aussi de véritables œuvres d’art.

4. Comment a-t-il couvert la Révolution iranienne ?

La Révolution iranienne de 1979 est probablement l’un des moments les plus importants de la carrière d’Abbas. Après avoir quitté l’Iran pour la France dans sa jeunesse, Abbas est retourné dans son pays natal en 1978 pour documenter la révolution qui a conduit à la chute du Shah et à l’établissement de la République islamique.

  • Retour en Iran : Abbas est revenu en Iran en tant que témoin de cette révolution. Il a suivi de près les manifestations, les grèves et les affrontements violents entre les partisans du Shah et les révolutionnaires islamistes.
  • Photographie de la masse et de l’individu : Il a su capturer les scènes de foule massives qui caractérisaient cette période, tout en mettant en avant des portraits individuels de manifestants, d’opposants politiques et de citoyens pris dans ce tourbillon historique.
  • Réflexion critique : Abbas a d’abord été enthousiasmé par l’idée d’une révolution qui renverserait un régime autoritaire, mais il a rapidement déchanté face à la montée de l’islamisme. Il a continué à photographier l’Iran après la révolution, documentant les changements radicaux sous la République islamique et les désillusions qui ont suivi la chute du Shah.

5. Comment a-t-il exploré la religion dans son travail photographique ?

Après des décennies passées à documenter les révolutions et les conflits, Abbas s’est tourné vers un nouveau sujet d’étude : la religion. Il ne se contentait pas de photographier des rituels ou des pratiques religieuses, mais cherchait à comprendre le rôle des religions dans la société et la manière dont elles influencent la politique et la culture.

  • Livre « Allah O Akbar » : L’une de ses œuvres les plus marquantes sur ce thème est son livre « Allah O Akbar : un voyage à travers l’Islam militant », publié en 1994. Dans ce livre, Abbas explore l’islam politique et la montée des mouvements islamistes dans différents pays, tout en présentant un portrait complexe et nuancé du monde musulman.
  • Voyages à travers les religions : Abbas a voyagé à travers le monde pour photographier différentes religions. Il s’est intéressé à l’islam, mais aussi au christianisme, au bouddhisme, et à l’hindouisme. Il a capturé la dévotion des croyants, les tensions religieuses, et les interactions entre religion et politique.
  • Un regard critique mais respectueux : Abbas adoptait un regard anthropologique, cherchant à comprendre plutôt qu’à juger. Bien que son travail sur les religions soit parfois critique, il ne manque jamais de respect pour les croyants et leur foi.

6. Quel était son style de photographie  ?

Le style d’Abbas est souvent décrit comme étant à la fois documentaire et artistique. Bien qu’il se soit concentré sur des sujets politiques et religieux sérieux, son sens aigu de la composition et de l’esthétique lui permettait de créer des images qui sont aussi visuellement captivantes qu’informatives.

  • Composition soignée : Abbas était méticuleux dans la composition de ses images. Il jouait avec les lignes, les textures, et les contrastes, utilisant souvent les ombres et les reflets pour ajouter de la profondeur à ses photos. Chaque cliché d’Abbas semble calculé pour maximiser son impact visuel tout en racontant une histoire.
  • Émotion et humanité : Malgré les sujets souvent violents ou tendus qu’il photographiait, Abbas cherchait toujours à capturer l’émotion humaine. Ses photos de révolutions et de conflits ne se concentrent pas uniquement sur la violence, mais aussi sur les espoirs, les peurs et les moments d’intimité.

7. Comment a-t-il influencé les nouvelles générations de photographes ?

Abbas est considéré comme une véritable source d’inspiration pour les photographes contemporains, notamment ceux qui travaillent dans le photojournalisme et la photographie documentaire.

  • L’héritage du reportage engagé : Abbas a montré qu’un photographe peut être à la fois un témoin et un critique des événements qu’il photographie. Il a prouvé que la photographie peut être un outil de questionnement, au-delà du simple enregistrement des faits. Cette approche a influencé de nombreux photographes qui cherchent à aller au-delà du reportage classique.
  • Combinaison d’art et de journalisme : En combinant un sens artistique développé avec une démarche de reportage rigoureuse, Abbas a ouvert la voie à une nouvelle génération de photographes qui refusent de choisir entre l’art et le journalisme. Ses photos sont souvent exposées dans des galeries d’art, mais elles restent avant tout des documents historiques puissants.

8. Quelles expositions et récompenses a-t-il reçues ?

Au cours de sa carrière, Abbas a reçu plusieurs distinctions et a vu son travail exposé dans des musées et des galeries à travers le monde. Voici quelques exemples notables :

  • Expositions : Ses photos ont été exposées dans des musées prestigieux tels que le Musée du Louvre à Paris, le Victoria and Albert Museum à Londres, et le Getty Museum à Los Angeles. Ses expositions couvrent des thèmes variés, allant des conflits mondiaux aux rituels religieux.
  • Prix et distinctions : Bien qu’il n’ait jamais cherché la reconnaissance, Abbas a reçu de nombreux prix pour son travail. Ses contributions à la photographie de guerre, de révolution, et de religion lui ont valu des distinctions de la part d’organisations journalistiques et artistiques internationales.

9. Quelle est l’importance de son association avec Magnum Photos ?

L’agence Magnum est l’une des plus célèbres agences de photographie au monde, et il l’ a rejoint ses rangs en 1981. Travailler avec Magnum a permis à Abbas de conserver une grande liberté artistique, tout en bénéficiant d’une plateforme pour diffuser son travail à travers le monde.

  • Liberté créative : Magnum est connu pour offrir une autonomie et une liberté à ses photographes, ce qui permet à Abbas de suivre ses propres intérêts et de mener des projets à long terme sans contraintes éditoriales.
  • Diffusion internationale : Grâce à Magnum, le travail d’Abbas a pu toucher un public mondial. Ses images ont été publiées dans des magazines internationaux, exposées dans des galeries et diffusées dans des médias de premier plan.

10. Comment son travail  continue-t-il d’influencer aujourd’hui ?

Malgré son décès en 2018, son œuvre  reste incroyablement pertinente et continue d’influencer les photographes, journalistes et artistes.

  • Référence pour le photojournalisme : Ses photographies des révolutions, des conflits et des religions sont toujours étudiées dans les écoles de journalisme et de photographie. Elles servent de modèles pour ceux qui souhaitent utiliser l’image pour documenter le monde tout en apportant une dimension critique.
  • Impact sur la photographie documentaire : Abbas a montré qu’un photographe documentaire peut non seulement capturer des faits, mais aussi raconter une histoire et dévoiler des vérités cachées. Son travail continue d’inspirer les photographes documentaires qui cherchent à rendre leurs images aussi puissantes sur le plan visuel qu’émotionnel.
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Eric CANTO Photographe : Photos de concerts, portraits, pochettes d'albums.

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