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The Black keys, un duo blues rock de choc depuis 2001

Mis à jour le 24/09/2024 | Publié le 23/02/2023

The Black Keys, formés en 2001 par le guitariste/chanteur Dan Auerbach et le batteur/producteur Patrick Carney à Akron dans l’Ohio sont à l’origine de nombreux tubes dont le célèbre morceau Howlin’for.

D’une variété plus grungy que les White Stripes, inspiré par le rocker Junior Kimbrough et influencé par le delta blues, ce duo de blues rock américain sort son 11e album en 2022, Dropout Boogie, et annonce une tournée mondiale en 2023 avec notamment une date parisienne au Zénith les 18 et 19 juin et une au festival de Nîmes le 04 juillet.

J’aurai donc l’occasion de les photographier à nouveau.

En attendant de retrouver The Black Keys, sur scène, voici leur histoire.

the black keys- Patrick Carney

The Black keys, des débuts prometteurs 2001-2007

Dan et Patrick sont amis d’enfance puisque voisins, ils ont côtoyé la même école, dans les années 90,  le Firestone High School. Les deux garçons se lient d’amitié malgré leurs différences ; alors que Patrick Carney est réservé, Dan Auerbach lui est capitaine de l’équipe de football.

Ils commencent à s’amuser ensemble sur différents instruments à l’adolescence ne faisant qu’un passage éclair à l’Université d’Akron.

 

The-Black-Keys-Photo-Groupe

Dan Auerbarch est un fan du bluesman Junior Kimbrough. C’est en écoutant ses chansons qu’il décide de se mettre à la guitare.

Les deux acolytes décident donc d’arrêter les études pour se consacrer pleinement à la musique, gagnant leur vie grâce à des petits boulots.

Chacun dans sa famille est associé à un musicien. Dan a pour cousin le guitariste Robert Quine, et Patrick est le neveu du saxophoniste Ralph Carney.

Ils forment leur groupe, The Black Keys en 2001, dont le nom vient de Alfred Mc Moore, un homme schizophrène qu’ils connaissent, et qui les menaçait de les envoyer en prison parce qu’il détenait des dossiers sur eux, « des notes noires ».

Très rapidement, The Black Keys sortent sont premier album, The Big Come Up, au début de l’année 2002,  enregistré dans le garage de Patrick et produit par le label  indépendant Alive Records, spécialisé en musique underground.

 

 

The Black Keys the big come up

 

 

L’album, malgré des ventes modestes est une jolie réussite puisque il attire le public et leur permet avec des titres (reprises) comme I’ll Be Your Man (thème de la série Hung sur HBO)  Leavin’ Trunk et She Said, She Said de signer chez le label Fat Possum Records.

Sur cet opus,  The Black Keys rendent hommage au défunt guitariste Junior Kimbrough en réarrangeant certains de ses titres comme  Everywhere I Go.

Très rapidement, le groupe The Black Keys enregistre (en quatorze heures) et sort son 2e album Thickfreakness en avril 2003, avec des titres phares comme Hard Row, Set You Free (utilisé dans les show TV),  Have Love, Will Travel (une reprise de Richard Berry).

Après un certain succès commercial, s’en suit un tournée éreintante que The Black Keys ne pourront pas honorer jusqu’au bout, devant annuler les dates européennes.

Ils enchaînent les apparitions TV notamment dans  Late Night with Conan O’Brien.

 

the black keys Thickfreakness

 

En 2004, après la sortie d’un EP The Moan, le 19 janvier, The Black Keys est en difficultés financières et cumule les dettes. En effet, leur tournée européenne est déficitaire. Pour renflouer les caisses, The Black Keys décident de vendre Set You Free  à Nissan pour une publicité, mais également pour les médias télévisés. Le groupe se produit également dans des festivals tels que le Coachella et le Bonnaroo.

Finalement l’année 2004 se terminera sous de meilleurs auspices avec la sortie de leur 3e album en septembre  Rubber Factory, enregistré dans une usine désaffectée.

Cet opus confirme leur succès avec des singles tels que 10 A.M. Automatic‘Til I Get My Way, et Girl Is on My Mind ou encore When the Lights Go Out.

 

 

L’album atteint la 143ème  place au Billboard 200 et leur musique est exploitée dans des jeux vidéos, publicités et films. The Black Keys enchaîne alors avec une tournée en Amérique du Nord, en Europe et en Australie, pour terminer par le festival Lollapalooza  puis sort en 2005 un album live intitulé Live.

Le 2 mai 2006, The Black Keys sortent Chulahoma: The Songs of Junior Kimbrough, un album six-titres de reprises de blues de Junior Kimbrough.

Encore une fois, le succès est au rendez-vous , puisque cet album permet à The Black Keys de signer chez un label majeur Nonesuch Records qui produit Magic Potion leur 4e album,  plus morose.

 

The Black Keys, le succès continue depuis 2008

Le 1er avril 2008, The Black Keys sort son 5e album  Attack and Release, toujours ancré dans des racines bluesy-rock. Malgré des critiques mitigées, il culmine à la 14e place au Billboard 200 avec des titres comme Strange Times et I Got Mine qui  sera d’ailleurs utilisé dans la bande originale du film Homefront  sorti en 2014. Leur musique sera aussi exploitée dans Grand Theft Auto IV et la série canadienne The Bridge.

 

 

Après un projet en 2009 avec Damon Dash, producteur de hip-hop, leur musique prend une nouvelle couleur.

The Black Keys se sépare quelques temps. Le batteur devant régler des problèmes conjugaux.

Puis c’est au tour de l’album Brothers, sorti le 18 mai 2010,  de marquer le public.  Avec ses 15 titres dont les singles Tighten Up, Howlin’ for You et Next Girl, il se vend à plus d’un million d’exemplaires, est récompensé par l’Award du meilleur album dans la catégorie musique alternative, et se classe à la seconde place du classement des meilleurs albums de 2010 selon le magazine Rolling Stone.

Il reste le plus gros album de The Black Keys.

The-Black-Keys-Brothers

 

La tournée qui s’enchaîne est aussi épuisante que les précédentes. Dan et Patrick font une pause et se retrouvent pour l’enregistrement de El Camino qui sort en 2011.

Ce 7e album fait référence à l’histoire du rock américain avec des singles comme, Gold On The Ceiling et Little Black Submarines, Lonely Boy. C’est aussi un triomphe commercial puisque dès la 1ere semaine aux Etats-Unis, il se vend à plus de 200 000 exemplaires, se positionne 2e au Billboard   et reçoit l’Award du meilleur album de rock en 2013. Il obtient également un disque de platine aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

 

 

Leur huitième album, Turn Blue, toujours en collaboration avec Danger Mouse, sort le 7 mai 2014. Il se place rapidement dans les charts pop.

Malheureusement, suite à un accident de surf sur une plage de Saint-Barthélemy, en janvier 2015, Patrick Carney est contraint de se mettre au repos. Finalement après un cycle promotionnel fatiguant, et des projets personnels entrepris chacun de leurs côtés, The Black Keys font une pause.

Pendant cette période Auerbach crée son studio et son label Easy Eye Sound.

Il faut attendre 2019 pour découvrir les singles Lo/Hi en mars, puis Eagle Birds en avril,  extraits de leur 9e album Let’s Rock, qui parait le 28 juin 2019.

Cet opus de The Black Keys occupe la 4e place du Billboard 200 et la 3e place dans les charts britanniques. Puis parait Delta Kream en 2021 où sont mis en avant des artistes blues du Mississippi  comme R.L. Burnside et Junior Kimbroug.

Cet album de reprises est nominé aux Grammy Awards.

Leur 12e et dernier album à ce jour Dropout Boogie sort le  13 mai 2022, avec comme premier extrait le single Wild Child. Pour cet opus The Black Keys collaborent avec des artistes tels que  Billy F. Gibbons de ZZ Top, Angelo Petraglia de Kings of Leon et Greg Cartwright de Reigning Sound.

 

The Black Keys, leur discographie

  • 2002: The Big Come Up , Alive Records
  • 2003: Thickfreakness , Fat Possum Records
  • 2004: Rubber Factory, Fat Possum Records
  • 2006: Magic Potion, Nonesuch Records
  • 2006 : Chulahoma, Nonesuch Records
  • 2008: Attack and Release, Nonesuch Records
  • 2010: Brothers, Nonesuch Records
  • 2011: El Camino, Nonesuch Records
  • 2014: Turn Blue, Nonesuch Records
  • 2019: Let’s Rock, Nonesuch Records
  • 2021: Delta Kream, Easy Eye Sound Records
  • 2022: Dropout Boogie (Nonesuch Records)

 

the black keys

 

BONUS : Interview de Dan Dan Auerbach of The Black Keys is ready for a rock ‘n’ roll revival

Pour le Detroit Free Press ,  Brian McCollum, septembre 2019

Ne négligez pas l’avenir du rock ‘n’ roll pour l’instant.

Le genre vénérable peut être éclipsé en ce moment par d’autres sons, styles et modes de la culture américaine, et certaines personnes semblent déterminées à écrire sa nécrologie.

Mais pas si vite, déclare Dan Auerbach des Black Keys : Une étincelle, une explosion d’énergie juvénile, un riff entendu dans le monde entier, peut déclencher la prochaine révolution rock.

« On ne sait pas où va aller l’industrie de la musique. Mais en termes de rock ‘n’ roll et d’enfants qui jouent de la guitare électrique : mec, je pense qu’il suffit d’un seul groupe avec une seule chanson – vous savez, une personne de 18 ans -vieux gamin écrivant une chanson follement bonne », dit Auerbach. « Et ça va changer tout le paysage. C’est aussi simple que ça. »

Le guitariste voit des parallèles historiques qui suggèrent que le baril de poudre se met en place.  « Aussi édulcoré et commercial que soit le hip-hop, c’est presque comme si le hip-hop d’aujourd’hui était un peu comme le rock dans les années 80.

C’est un peu gonflé et ça roule dans la pâte. Tout sonne pareil », dit-il. . « Je pense que ce n’est qu’une question de temps – quelqu’un va faire quelque chose (en révolte). » Greta Van Fleet, le jeune quatuor du Michigan dont le son Zeppelinesque s’est révélé diviseur, ne reçoit que des félicitations d’Auerbach. 

« Écoutez, je ne reprocherai jamais à personne de jouer de la musique et de faire ce qu’il aime. Je suis trop vieux pour faire ça », dit-il. « C’est cool. Peut-être que leurs fans ne connaissent pas certaines des références que d’autres peuvent entendre si facilement. C’est juste un tout nouveau monde de fans de musique prêts à en entendre (rock). » Auerbach et son compagnon de groupe, l’ami batteur d’enfance Patrick Carney, ont certainement fait leur part en portant le drapeau de la musique graveleuse et axée sur la guitare.

Leur travail cinétique et accrocheur – au son frais mais ancré dans la tradition – a fait de The Black Keys l’un des rares groupes de rock du 21e siècle à atteindre le statut de tête d’affiche et de tête d’affiche.

Le duo originaire de l’Ohio, cette fois rejoint par deux autres guitaristes et un bassiste, fléchira ce muscle samedi à Little Caesars Arena, une première étape d’une tournée des Black Keys soutenant l’album d’été « Let’s Rock ». La course a débuté le 19 septembre au Wiltern Theatre de Los Angeles.

La tournée fait suite à une pause de quatre ans qu’Auerbach décrit comme un besoin, pas un choix : face à l’épuisement professionnel, les Black Keys ont choisi de s’effacer pendant un certain temps. Non pas qu’Auerbach et Carney se soient cachés, exactement.  

Tous deux ont poursuivi des projets individuels, y compris un emploi du temps chargé pour Auerbach dans son rôle de producteur dans son studio de Nashville. Ce travail comprenait l’album « Tell Me I’m Pretty », lauréat d’un Grammy en 2015, de Cage the Elephant. Pourtant, sur scène la semaine dernière, le groupe se sent rajeuni et réorienté.

Le guitariste-chanteur dit que les musiciens ajoutés – de vieux copains de l’Ohio Zach et Andy Gabbard des Shams, ainsi que le musicien vétéran Delicate Steve – ont apporté un nouveau coup de poing à la musique avec l’effet ironique de ramener les Black Keys à leur deux-homme les racines. 

« Pour être honnête, c’est presque mieux que jamais, avec cette équipe qui joue avec nous – trois guitares électriques, une basse et une batterie », a déclaré Auerbach. « Pour une raison quelconque, cela ressemble presque plus à la façon dont nos anciens disques sonnaient que jamais sur scène. Donc ça fait vraiment du bien là-haut. »

Un autre ancien compatriote est également à bord, contribuant à donner au spectacle un coup digne d’une arène. « Avec toute la grande scène, toutes les lumières, c’est sauvage », dit Auerbach. « Le gars qui dirige nos lumières, Mike Grant, est l’un de nos employés les plus âgés.

Il faisait le tour de la fourgonnette avec nous à l’époque. Alors il a juste laissé les choses se déchaîner. Il se passe toutes sortes de trucs fous. dans ma tête pendant le spectacle. »

La réactivation des Black Keys a été stimulée par une connexion encore plus profonde avec l’Ohio –   une connexion qui remonte à la fascination adolescente d’Auerbach pour le jeu de Glenn Schwartz, le guitariste de Cleveland surtout connu pour son travail avec le James Gang. Auerbach s’est retrouvé à travailler dans son studio de Nashville avec le musicien vétéran et collègue guitariste de James Gang Joe Walsh, et l’expérience a fait tourner les roues mentales. 

« Nous jouions toutes les vieilles chansons de Glenn, toutes celles que j’écoutais quand j’avais 17, 18 ans, quand je jouais pour la première fois avec Pat (Carney). Et il était clair et clair comme le jour que son ADN était partout. des trucs Black Keys que j’avais fait », raconte Auerbach. « Dès que j’ai terminé ce disque, j’ai appelé Pat. Depuis, c’est très centré sur la guitare électrique.

« Cela m’a juste ramené à cet endroit – avoir 18 ans, regarder jouer Glenn et être tellement bouleversé par ça. Cela m’a donné le même sentiment de vouloir immédiatement aller jouer de la musique avec Pat. C’est tellement drôle comment ça a fonctionné. » 

Cela fait 17 ans que The Black Keys a émergé d’Akron en tant qu’un autre groupe indépendant qui exerce son métier au milieu du renouveau du garage-rock.   Et cela fait une décennie que la stature grand public du duo a augmenté de façon spectaculaire, via une série d’albums à succès (« Attack & Release », « Brothers », « El Camino ») qui en ont fait les chouchous de la radio et des émissions de récompenses.

La scène de Detroit de l’époque s’est avérée cruciale pour la cause, dit Auerbach. Bien que le groupe de l’Ohio ne soit pas affilié à des groupes et à des événements dans la Motor City, il était parfaitement conscient de l’explosion de garage-rock qui s’y produisait, via des groupes tels que les Dirtbombs, Detroit Cobras, Rocket 455 et finalement les White Stripes. 

« Nous ne serions même pas ici sans toute cette résurgence du garage rock qui se produisait autour du studio Jim Diamond (à Detroit) », dit-il. « Cette renaissance était ce dans quoi nous nous sommes en quelque sorte entraînés, et cela a aidé. Cela nous a donné notre petite longueur d’avance. » Et il était logique qu’une si grande partie de la substance provienne du Midwest.

 « Vous ne pouvez pas nier qu’il n’y a que l’esthétique musicale de Rust Belt », déclare Auerbach. « C’est dans le subconscient. Nous sommes juste câblés d’une certaine manière. »

Auerbach est heureux de s’extasier sur l’héritage musical de Detroit – et pas seulement de flatter les milliers de fans qu’il est sur le point de visiter à la Little Caesars Arena.

À 40 ans, il s’enthousiasme toujours comme un jeune de 18 ans lorsqu’il s’agit de s’extasier sur la musique, y compris sur une certaine institution imposante de Motor City. « Honnêtement, j’ai l’impression que la musique est peut-être la plus grande forme d’expression que l’humanité ait inventée.

C’est comme le sommet d’une montagne », dit-il. « Et pour moi personnellement, ces choses qu’ils ont faites à Motown sont comme les plus grandes choses que l’humanité ait jamais concoctées. Ça ne va pas mieux. » En effet, Motown reste une star pour Auerbach alors qu’il nourrit son label et son studio, Easy Eye Sound. 

« Vous n’aviez même pas besoin de connaître l’anglais pour aimer les chansons de Motown – les mélodies sont si bonnes. Ensuite, les musiciens sont tellement fous et tous les ingénieurs sont les meilleurs. Il n’y avait aucune faille dans leur armure. Aucun point faible nulle part. »

Auerbach n’a pas grand-chose à dire sur l’étrange et courant bœuf entre les Black Keys et le natif de Detroit Jack White, qui a été révélé en 2012 lorsque White a banni Auerbach de son studio de Nashville. Après des années de poussées périodiques – y compris la prétendue menace de coups de poing à un moment donné – White a fait l’éloge du groupe dans une interview de Rolling Stone cet été. 

Interrogé sur la querelle, Auerbach semble réticent à aborder le sujet, disant seulement: « Mec, je ne sais vraiment pas. Je veux dire, tu en sais autant que moi. Je ne sais rien à ajouter.

«  Pour l’instant, l’accent est mis sur la route à venir. Les Black Keys ont encore 28 spectacles sur un calendrier qui les mènera jusqu’en novembre, et alors que Carney et Auerbach envisagent toujours leurs plans pour 2020, ils disent qu’ils réduisent définitivement le rythme de tournée qui a dominé leur vie pendant tant d’années.

« Je dirais que si vous êtes en Europe, vous voudrez peut-être réserver un billet pour Detroit », dit Auerbach en riant. « Parce que je pense que nous allons garder la tournée très simple et très axée sur l’Amérique du Nord pour le moment. »

 

 

Eric CANTO Photographe : Photos de concerts, portraits, pochettes d’albums.

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